Que sont nos raves devenues ?
Du 15 au 21 août 2001, le Causse Méjean (2 habitants au kilomètre carré) a été le théâtre d’un rassemblement de plusieurs milliers de "teufeurs", ou teknival. Situé à 28 kilomètres de Florac sur la commune de Mas Saint Chély (160 habitants) le terrain avait été repéré par les organisateurs fin juillet. Il fut choisi parmi d’autres car outre le fait d’être situé dans une zone désertique, il présentait l’avantage d’être un secteur où les téléphones portables fonctionnent. L’information sur la localisation précise du site a circulé dans un premier temps sur internet. Ainsi, le pont du 15 août fut sur le Causse Méjean un défilé incessant de voitures, camionnettes et camions transportant le matériel sono et les générateurs surpuissants nécessaires à ce genre de festivité. La population locale et le propriétaire du terrain, n’ont pas vu d’un très bon œil l’arrivée de cette jeunesse à la recherche de ce que le professeur Michel Maffesoli appelle "l’extase mystique". Pour y parvenir les participants font vibrer leurs tympans sur les rythmes de la musique techno et absorbent différents produits plus ou moins licites. Pour limiter les dégâts humains, la préfecture avait mis à disposition sur le site deux citernes de 30 000 litres d’eau, et, les organismes, Croix Rouge, Médecins du Monde, Technoplus, avaient été dépêchés sur place. Certains ravers, principalement les pionniers, n’apprécient pas ce déploiement de mesure de sécurité autour d’eux, car ils disent avoir la sensation d’être dans un camp de réfugiés. Ainsi, deux courants se dessinent à l’intérieur du petit monde de la rave. Il y a ceux qui sont pour l’encadrement et la professionnalisation du mouvement techno, dont le principal représentant est l’association Technoplus, subventionné à auteur de 2,5 millions de francs par les Ministères de la culture, de l’éducation, et de la Jeunesse et des Sports. Les autres prônent un retour aux raves sauvages en dehors de la présence des médias et de toutes structures sociales.